TEDx libère la parole

Publié le 18/10/2019

TEDx libère la parole

La démocratisation des conférences TEDx dans l’Hexagone a donné à une poignée de passionnés l’idée de développer le concept en terres poitevines. La première soirée, portée par l’association Vox Actum, a eu lieu en février. Une seconde est promise pour cet hiver.

Il paraît que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Depuis trente-cinq ans, les Etats-Unis, berceau de la Fondation TED -« Technology, Entertainment and Design »-, prouvent qu’au contraire, les idées qui ont du sens méritent d’être partagées par le plus grand nombre. 
C’est là toute la sève d’un concept de culture globale de l’innovation aujourd’hui embrassé par des centaines de milliers d’aficionados à l’échelle de la planète : faire en sorte que des intervenants lambda, issus des mondes des affaires ou des technologies, du design ou de l’art, des sciences ou de l’éducation, habitués ou non à l’exposition en public, porteurs d’une pensée, d’une expérience professionnelle, d’un témoignage de vie… se voient proposer la chance de dire ce qu’ils ont sur le cœur à un auditoire qu’ils ne connaissent pas. 
Huit de ces orateurs occasionnels -des « speakers » dans le jargon !- ont donné corps, le 9 février 2019, au musée Sainte-Croix, à la première TEDx jamais organisée à Poitiers. Huit personnes venues évoquer, ici leur métier, là leur vision du monde, là encore leur combat contre la maladie…, à l’invitation de Vox Actum, l’association qui sert de support juridique à l’organisation de ces événements. « Le « x » de « TEDx » signifie que la conférence est prise en charge par une structure indépendante, comme la nôtre, qui s’engage à respecter le cahier des charges édicté par le TED, explique Jean-Michel Piqué, secrétaire et membre du bureau de l’association. En février dernier, la principale contrainte qui nous était imposée résidait dans le nombre de spectateurs, limité à cent. Pour la prochaine, nous espérons aller bien au-delà. »

Parlez, vous êtes filmé !


Car il y aura une prochaine. Quand et où ? Vox Actum ne veut pas en dire davantage pour l’instant, mais faisons-lui confiance pour boucler au plus vite le casting des « speakers », choisir les animations-spectacles qui viendront entrecouper les différents « talks » et définir la thématique de la journée. « Jamais de politique, jamais de religion, après, les sujets sont libres, rappelle Jean-Michel. Il y a neuf mois, c’était d’autant plus libre que nous avions choisi de conjuguer à tous les temps le verbe « dévoiler ». C’était très large. Là encore, il s‘agira de se dévoiler, mais tout sera fait pour qu’il y ait une vraie harmonie entre les mini-conférences, que nous voulons à la fois ludiques et riche de sens. » 
Des interventions qui ne devront pas dépasser, comme le prévoit l’usage, 18 minutes et qui pourront nourrir des échanges avec le public. « Elles seront également filmées, précise le secrétaire, puis envoyées au TED national, pour une diffusion sur YouTube. » Et pourquoi pas retransmises en simultané en d’autres endroits du territoire, comme ç’avait été le cas précédemment à l’IAE et à Châtellerault ? Pour le savoir, il faudra, là encore, s’armer de patience…


Dans les pas de Vox Actum


Créée en avril 2018, Vox Actum est présidée par Benoît Dujardin et compte à ce jour une quarantaine de membres actifs, qui siègent dans plusieurs commissions ainsi constituées : une commission « speakers », qui se charge de recruter, puis d’encadrer, d’accompagner et de former les candidats au « talk » dans la formalisation de leur intervention et leur apprentissage du discours en public, et des commissions « expérience spectateurs », « partenariats », « communication », « logistique » et « accueil des nouveaux membres ». Une nouvelle vient en outre d’être créée pour favoriser l’accès au TEDx des personnes sourdes et malentendantes.


Pour espérer organiser un TEDx, la structure doit pouvoir se reposer sur au moins un dépositaire de licence TED. A Poitiers, ce détenteur est une détentrice, Tasiana Guille.